Résumé : Jean McClellan est docteure en neurosciences. Elle a passé sa vie dans un laboratoire de recherches, loin des mouvements protestataires qui ont enflammé son pays. Mais, désormais, même si elle le voulait, impossible de s’exprimer : comme toutes les femmes, elle est condamnée à un silence forcé, limitée à un quota de 100 mots par jour. En effet, le nouveau gouvernement en place, constitué d’un groupe fondamentaliste, a décidé d’abattre la figure de la femme moderne. Pourtant, quand le frère du Président fait une attaque, Jean est appelée à la rescousse. La récompense ? La possibilité de s’affranchir – et sa fille avec elle – de son quota de mots. Mais ce qu’elle va découvrir alors qu’elle recouvre la parole pourrait bien la laisser définitivement sans voix…
Citation : « La seule chose qui permet au mal de triompher est l’inaction des hommes de bien. »
« Réfléchissez. Réfléchissez à ce qui vous arrivera, et à ce qui arrivera à vos filles, lorsque les lois nous feront remonter le temps. Réfléchissez aux expressions comme « autorisation du conjoint » ou « consentement paternel ». Réfléchissez au moment où vous vous réveillerez, un beau matin, en constatant que vous n’avez plus voix au chapitre. »
Les + :
– l’idée de base de l’auteur
– la dystopie actuelle
– roman féministe
– Jackie
Les – :
– deuxième partie mollassonne
– Lorenzo
Mon avis : 17/20
Je dois commencer mon article en vous disant que la communication autour de Vox est pour moi un véritable succès (ironique non ?). Une fois le book trailer visionné, j’étais incapable de penser à un autre livre que celui-ci. Et je l’ai acheté du coup. Le jour de sa sortie. Je l’ai lu de suite. Et j’ai adoré.
Ce roman va tout de suite vous faire penser à La Servante Écarlate de Margaret Atwood et je dois dire que les similitudes s’enchaînent. Mais cela ne m’a pas gêné car j’ai trouvé l’univers de Christina Dalcher épatant (et puant de réalisme aussi).
On se trouve donc dans une Amérique post Trump (vous les avez repéré les petits signaux : le mur construit entre le Mexique et les États-Unis, le président illuminé qui n’est pas un grand fan de la gent féminine…) et la dystopie créée pour Vox est criante de vérité.
Au niveau des personnages, je les ai trouvé tous très réussis. Sauf Lorenzo (j’aurais voulu l’aimer ne serait-ce qu’un peu, mais il m’a juste fait l’effet d’un bonbon sexuel pour Jean et je ne lui ai pas trouvé grand intérêt). Jean est notre anti-héros, qui n’a jamais levé le petit doigt lorsqu’il en était encore temps mais qui va tenter de se rebeller aujourd’hui. Jackie est la révolutionnaire grande gueule. Le fils aîné de Patrick et Jean est pour moi le meilleur personnage du livre (attention je n’ai pas dit que je l’aimais d’amour hein, j’ai dit qu’il était réussi) : c’est l’exemple même de l’esprit endoctriné et son évolution au fil des pages est transcendante.
L’idée de ce livre m’a énormément plu. Mais je dois dire que j’ai bien plus aimé la première moitié du livre que la seconde. Une fois que l’on a compris ce qui se passe dans ces laboratoires (ne vous inquiétez pas, je ne spoile pas), je trouve que le livre part un peu en cacahuète et perd beaucoup en crédibilité. La première partie du livre raconte, à travers la vie de Jean, comment ce régime est monté au pouvoir et j’ai trouvé cela bien plus intéressant que la partie « action ».
En bref, ce livre ne m’aura certainement pas laissé sans voix et c’est une lecture que je recommande à tous !
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